Situation Politique au Sénégal (par Ibrahima Datt, Président « Nouvelle Voie »


Situation Politique au Sénégal (par Ibrahima Datt, Président "Nouvelle Voie"
Situation Politique au Sénégal (par Ibrahima Datt, Président "Nouvelle Voie"

Ces évènements que nous vivons pourraient, s’ils ne sont pas endigués dans les meilleurs délais, saper les fondements de ce qui a toujours constitué la particularité de ce magnifique pays : la paix, la stabilité, le dialogue inter-religieux et la cohésion sociale.

Vous comprenez donc à la fois l’inquiétude et la tristesse qui peut animer chaque sénégalaise et sénégalais. La vie humaine est sacrée. Et aujourd’hui, on en dénombre 16 morts, compte non tenu de toutes ces autres victimes qui, leur vie durant, vont drainer des handicaps majeurs et des séquelles de blessures ou sévices quelconques qu’elles auraient vécus.

Il serait réducteur de voir cette crise politique profonde que vit le Sénégal comme étant de violentes manifestations autour d’un éventuel troisième mandat ou de la simple constitution en bouclier contre l’emprisonnement d’un opposant politique, en l’occurrence Ousmane Sonko. C’est plus profond que ça. Le problème est économique et SOCIAL.

Cependant comme on le dit au Sénégal, le goudron, les routes, les autoroutes, les ponts et autres échangeurs ne se mangent pas. Les jeunes ont besoin d’emplois, les familles ont besoin de manger à leur faim, de se soigner, les pays d’être accompagnés en intrants et en matériels agricoles, les pêcheurs de voir les côtes sénégalaises protégées contre la pêche industrielle sauvage, etc.

Ces jeunes que nous avons vu piller les supermarchés ce sont les mêmes qui prennent les pirogues pour se jeter en mer.

Comme vous le voyez, le problème n’est pas que politique. Les réponses devraient donc aller au-delà d’un simple cadre de dialogue politique.

L’Etat, les acteurs politiques et la société civile devraient se mettre autour d’une table et discuter de façon sincère.

À mon avis, le cadre le plus approprié serait de désigner un médiateur-conciliateur car les divergences sont profondes et certaines positions semblent inconciliables.

Un médiateur-conciliateur indépendant, impartial et neutre travaillerait à rapprocher les positions et à proposer à toutes les parties un agenda qui pourrait constituer une feuille de route pour les mois à venir.

Nous avons des chefs religieux écoutés et respecté de tous, il leur revient de droit de jouer ce rôle.

La résolution de cette situation est urgente, l’exception sénégalaise de stabilité dans un ilot d’instabilité doit demeurer.

La digue sénégalaise ne doit pas sauter, l’exception sénégalaise doit demeurer et ensemble, tous les acteurs politiques et civils doivent y travailler.

Ibrahima DATT 
Président de « Nouvelle Voie » 
Dakar – Sénégal
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