DROITS HUMAINS : *Mauritanie : Menaces et Pressions contre Soniya Haidara après sa dénonciation du racisme et de l’esclavage à Banjul*


par Ibrahima Dia
La défenseure des droits humains Soniya Haidara, présidente de l’ONG Femme et Résilience pour les Droits Humains en Mauritanie, affirme faire l’objet depuis le 17  octobre  2025 d’appels téléphoniques menaçants et de harcèlement ciblé, quelques jours après son intervention remarquée à la 85ᵉ session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à Banjul.
Selon Mme Haidara, l’appel provenait d’un numéro masqué et cherchait à la dissuader de poursuivre son combat contre les violations des droits humains.
« Les propos étaient intimidants et cherchaient clairement à me réduire au silence », a-t-elle confié.
*Une intervention qui dérange*
À Banjul, la militante avait fermement dénoncé la persistance des discriminations raciales et des formes contemporaines d’esclavage en Mauritanie, malgré les engagements internationaux du pays.
Elle déclarait notamment :
« En Mauritanie, des milliers de personnes continuent de subir des discriminations raciales systématiques, malgré les engagements officiels pour l’égalité. Les défenseurs des droits humains, moi y compris, font face à des menaces et des pressions simplement pour dénoncer ces injustices. Le monde doit savoir que le silence forcé n’éteindra pas nos voix. »
Cette prise de position, largement relayée par les participants à la session, semble avoir déclenché une nouvelle vague de pressions.
*Enlèvement, détention et mort suspecte : un climat alarmant*
Les inquiétudes de la militante sont exacerbées par plusieurs incidents récents.
Une amie proche, qui l’accompagnait lors de son déplacement à Banjul, aurait été kidnappée par des agents des renseignements, une semaine après leur retour, et détenue durant sept jours avant d’être relâchée.
Plus grave encore, un autre défenseur des droits humains, exposé par le passé à des menaces similaires, avait été arrêté puis retrouvé mort dans un commissariat.
« Quand on voit quelqu’un subir exactement la même pression et finir tué, on comprend que ces menaces ne sont pas théoriques », a souligné Mme Haidara.
*Appel à la vigilance internationale*
La présidente de Femme et Résilience affirme avoir conservé toutes les preuves : captures d’écran, listings téléphoniques et enregistrements d’appels. Elle appelle les organisations nationales et internationales à surveiller de près sa situation ainsi que celle de ses collègues militants.
*Un contexte marqué par la multiplication des représailles*
Cette affaire met en lumière la recrudescence des pressions, intimidations et représailles visant les défenseurs des droits humains en Mauritanie, particulièrement ceux qui dénoncent les discriminations raciales, les inégalités structurelles et les violences basées sur le genre.
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